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Nachtgebet, pour violoncelle & orchestre

Commande de l'Orchestre Symphonique d'Odense, l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège et l'Orchestre National de Lyon

Dédicace : à Truls Mørk 

Effectif : violoncelle soliste et orchestre : 1 flûte en Ut, 1 flûte en Sol, 1 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes en La, la 2nde jouant aussi la clarinette-basse en Si bémol, 2 bassons, 2 cors, 1 trompette en Ut, 1 bugle en Si b, 1 timbalier jouant quelques percussions, et cordes

Durée : 12 minutes environ

Création le 7 septembre 2023 à Odense au Danemark par Tanja Tetzlaff et l'Orchestre Symphonique d'Odense sous la direction de Pierre Bleuse, puis le 12 octobre à Liège et le 13 octobre à Charleroi par Alban Gerhardt et l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège dirigés par Lionel Bringuier, et les 1er et 2 mars 2024 à l'Auditorium de Lyon par Truls Mørk et l'Orchestre National de Lyon sous la direction de Nikolaj Szeps-Znaider.

Partition : publiée aux Editions Allegretto avec le soutien du CNM (Centre National de la Musique) et disponible en location

Présentation de l’oeuvre :

Partant d’un ré médian qui circule entre l’orchestre et le soliste en klangfarben melodie (mélodie de timbres), un premier motif se dessine à partir d’intervalles de secondes et de tierces. 

Ce motif, qui énonce les premières interrogations du soliste, est d’abord développé par variations, en jouant bien naturellement du renversement ou de la superposition des premiers intervalles, non sans recourir à quelques techniques sérielles, pour s’épanouir peu à peu dans une coloration plus modale. 

Ce premier développement a lieu comme à demi-conscient et non sans contradictions ou confusion. L’orchestre y apporte un éclairage changeant, presque onirique.  

Cherchant le ciel, le violoncelle s’élève alors peu à peu en arpèges de plus en plus étendus, composés de toutes les successions de tierces possibles dans les limites du registre du violoncelle. Cherchant l’accomplissement, la pièce s’achève comme suspendue dans une autre lumière, ouverture sur l’infini entr’aperçu dans notre inachèvement.

Je souhaitais avoir un lien secret entre ma pièce et le concerto pour violoncelle de Schumann qui me bouleverse depuis tant d’années, un concerto d’une énergie tellement positive, mais dans lequel s’entrouvre aussi comme une porte sur l’autre monde, apportant un éclairage si particulier.

Comme le concerto de Schumann est relativement bref, les violoncellistes espèrent souvent avoir une autre pièce à jouer avant lui, et j’ai donc proposé à Truls Mørk de composer cette pièce comme un prélude au concerto de Schumann.

Je ne voulais pas citer Schumann littéralement, ni que ma pièce s’enchaine au concerto sans en respecter l’identité propre. Nachtgebet est donc une pièce parfaitement indépendante, mais sœur en esprit. 

Comme tout le matériau thématique du concerto de Schumann est construit à partir d’un petit intervalle de seconde, majeure ou mineure, et d’une succession de tierces, j’ai choisi de jouer moi aussi à partir de ces intervalles. 

Ce n’est pas proprement original, puisque c’est aussi le cas du concerto « à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg, l’œuvre la plus bouleversante de la 2ème école de Vienne, aussi bien que du premier mouvement de la 4ème symphonie de Johannes Brahms. 

C’était donc une occasion, dans une pièce bien plus modeste, de rendre hommage à une certaine tradition, tout en cherchant sa propre voix.

Je remercie infiniment Truls Mørk pour son initiative ainsi que Pierre Bleuse, Lionel Bringuier et Nikolaj Szeps-Znaider pour leur confiance et leur amitié. 

Truls Mørk ne pouvant assurer les premiers concerts, il a été remplacé par Tanja Tetzlaff à Odense et par Alban Gehardt à Liège ; qu'ils en soient également ici chaleureusement remerciés.

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